podrán
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Pourquoi la pomme est un fruit sexuel
Pourquoi la pomme est un fruit sexuel
Il existe un lien entre la théorie de la gravité et les anges déchus. Entre les pommes et le paradis perdu. C'est la notion de chute. Lorsque l'on met en parallèle l'histoire de Blanche neige avec celle du péché originel, le symbolisme du fruit empoisonné devient transparent. Ce qui nous mène à la question essentielle : existe-t-il un lien entre les sept nains et les sept péchés capitaux ?
Au cours des premiers siècles du christianisme, la notion des sept péchés capitaux émerge lentement pour désigner ces sept postures de l’âme qui nous empêchent de rester en contact avec le divin. “Dès le haut Moyen-Age, deux listes ont été retenues expliquent J. Monfrin et Genevièce Hasenohr-Esnos. La première remonte à Cassien (et inclut la tristesse, NDR), l’autre à Grégoire le grand”. C’est celle de Grégoire, un pape du VIe siècle (vers 540-604) qui finit par être adoptée : Superbia (encore appeléeVana gloria)/l’orgueil, Avaritia/l’avarice, Invidia/l’envie, Ira/la colère,Luxuria/la luxure, Gula/la gourmandise, Acedia/la paresse. Classé en premier dans l’ordre décroissant des vices, la vanité sera rapidement associée au thème du miroir. Pour représenter ce péché -le pire de tous-, les peintres médiévaux montrent une belle femme qui contemple son reflet et s’admire, heureuse de se voir si belle en ce miroir… Hélas, ce qui lui renvoit parfois son regard prend les traits hideux du démon. Certains peintres rajoutent en effet une image du diable dans le miroir, associant la beauté à l’enfer, suivant la logique un peu moralisatrice du Vanitas Vanitatum.
Il est évidemment difficile de ne pas songer au conte de Blanche-Neige lorsqu’on s’intéresse à ce thème du miroir, comme révélateur d’une vérité cachée.
Dans la version rapportée par les frères Grimm, dans les années 1850, l’histoire commence ainsi : “Il était une fois”, une reine douce et gentille qui accoucha d’une petite fille avant de mourir précocement. La petite fille fut appelée Blanche neige. Son père, le roi, se remaria avec une autre femme, dotée d’une beauté stupéfiante. Cette femme se regardait chaque jour dans un miroir et lui demandait “Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle ?”. Le miroir lui répondait “C’est vous” jusqu’au jour, fatal, où il lui répondit : “C’est Blanche neige”. Jalouse, la reine confia Blanche Neige à un chasseur qui l’emmena dans la forêt. Au lieu de la tuer, il l’abandonna. Blanche neige se réfugia chez les sept nains. La reine alors, déguisée en mendiante, vint lui offrir un pomme empoisonnée pensant se débarrasser définitivement de la belle enfant. Blanche neige tomba inanimée, mais comme sa beauté restait miraculeusement intacte les sept nains au lieu de l’enterrer la placèrent dans un cercueil de cristal et c’est un prince passant par là qui sortit Blanche neige du coma. Ils se marièrent…
Pour Bruno Bettelheim, Blanche neige est un conte oedipien, mettant en scène une jeune fille nubile qui découvre la sexualité adulte (les sept nains sont les premiers désirs émergents) et qui, après l’avoir refusée (coma), finit par l’accepter entre les bras d’un prince charmant. Est-il possible d’y voir autre chose qu’une simple histoire d’initiation sexuelle ? Le thème du miroir offre une piste de réflexion passionnante à qui voudrait interpréter ce conte comme une métaphore luciférienne… Et si la méchante reine était le diable ? Et si le diable était non pas cet être ignoble et maléfique auxquels l’ont voué tardivement certains théologiens mais un être comparable à Prométhée ?
Tout commence avec “le porteur de lumière” (Lucifer).
A l’origine c'est l'un des noms que les Romains donnaient à l'«étoile du matin», autrement dit la planète Vénus. Lucifer, tout d’abord associé à la beauté, précède l’apparition du soleil, dont il devient l’annonciateur. “C'est aussi un personnage des mythologies romaine et grecque, dieu de lumière et de connaissance, peut-on lire sur Wikipedia. Dans la Vulgate, le nom Lucifer est utilisé pour traduire le «porteur de lumière» du Livre d'Isaïe, un roi de Babylone raillé pour sa volonté de s'élever au-dessus de sa condition d'homme et de dépasser Dieu. Associé à l'orgueil, le nom est progressivement devenu un des noms du Diable, que la tradition chrétienne ultérieure au Livre d'Hénoch présente comme un puissant archange déchu à l'origine des temps pour avoir défié Dieu et ayant entraîné les autres anges rebelles dans sa chute. Non mentionné dans le texte biblique, Lucifer est alors assimilé au Satan des Livres de Job et de Zacharie et au personnage que l'Apocalypse selon Saint Jean désigne sous les noms de Grand dragon et d'Antique serpent».
Lucifer, celui qui apporte la clarté (symbolisée par la pomme, fruit d'hiver, rond et jaune comme le globe solaire), qui illumine les êtres, est également celui qui les pousse à se révolter contre une autorité infantilisante. Lucifer offre aux humains le pouvoir d’être pareils à des dieux, libérés du joug des croyances. Tel est le miroir, finalement. En reflétant notre image, il nous amène à prendre conscience de nous-même, de nos dons, et parfois même… il nous fait tomber de haut. On n’aime pas forcément ce que l’on voit dans le miroir. Ce qui se rapproche le plus de la chute, c’est peut-être ce moment où l’on décide de quitter le nid. Voler de ses propres ailes… Tuer dieu et le père… Qui n’en a pas rêvé ? Dans l’imaginaire collectif, Lucifer est celui par qui cette liberté devient possible. Il offre le “fruit de la connaissance”, tout comme la méchante reine offre une pomme à Blanche neige : un cadeau empoisonné. Cela ne lui portera pas chance. Lucifer tombe avec nous. La reine est punie. Prométhée a le foie dévoré pour l’éternité. Nous en voulons forcément à ceux qui font de nous des adultes. Nous regrettons forcément le paradis de l’enfance. “Tout homme porte en lui cette double nostalgie de la hauteur intellectuelle et de la pureté morale” dit Nietzsche qui se moque de ceux que la petite annonce nécrologique de Dieu réjouit trop vite. Vous avez tué Papa ? Très bien, mais sans lui, qui êtes-vous ? Des êtres désormais condamnés aux devoirs et aux responsabilités des adultes. De simples mortels désormais livrés à eux-mêmes. Voilà pourquoi Blanche Neige entre en léthargie. Elle mange la pomme puis comprend son erreur. Trop tard. Elle voudrait revenir en arrière. Impossible. Alors, elle somatise. Et il faut rien moins qu’un prince charmant pour la réveiller. L’amour s’offre finalement comme la meilleure solution pour supporter d’être adulte : à deux, tout semble plus facile.
S’il fallait continuer l’analyse, de façon un peu périlleuse, on pourrait rapprocher Blanche neige de cet idéal de l’âme pure ou de l’innocence primitive que représente l’humain aux premiers stades de son développement… Un être presque immatériel, qui –petit à petit– s’incarne. Blanche Neige pourrait être comparée à cette lumière blanche que le passage à travers les gouttes d’eau fait se décomposer en arc-en-ciel… L’arc-en-ciel se compose de sept couleurs, qui sont celles du spectre visible : rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo et violet. Les sept nains ne sont peut-être rien d’autre que les symboles de ce passage d’une âme à travers la matière… Elle devient moins pure. Elle se décompose en tendances, et ces tendances, tout comme les sept péchés, peuvent l’amener vers le bas… Les nains ont toujours représenté les forces telluriques de la matière. Ils entrainent Blanche Neige vers les profondeurs. Ils représentent ce vers quoi nous mène notre corps, la tombe, la décomposition, l’ensevelissement… Piège mortel auquel Blanche Neige essaie à tout prix d’échapper. Car nous ne sommes pas que des corps. Nous sommes aussi des anges.
“Tout conte de fée est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu’exigent notre passage de l’immaturité à la maturité.” (Bruno Bettelheim)
Photo : Engineers of desire, une marque de vêtements et d'accessoires fétichistes britannique.
Rédigé le 02/02/2011 à 00:26 dans Livres, Religion | Lien permanent
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